Les Cantaliens mobilisés pour la langue Occitane à Carcassonne

Samedi 24 octobre, plus de 20 000 personnes sont attendues à Carcassonne à un grand rassemblement festif pour alerter sur l’urgence d’un plan de développement de la langue occitane. Les associations cantaliennes du collectif occitan organisent des départs en car pour faciliter la venue du plus grand nombre. Elles ont interpellé les conseils municipaux, le Président du Conseil Général et les parlementaires du Cantal, pour que chacun à son niveau relaie l’exigence d’une loi donnant les moyens réglementaires de développer l’occitan.

Les Cantaliens à Carcasonne pour défendre l'Occitan
Les Cantaliens à Carcasonne pour défendre l'Occitan

La situation en Auvergne est connue grâce à une enquête IFOP de 2006. La transmission n’est plus assurée mais les jeunes générations (- 35 ans) sont plus demandeuses d’apprentissage de la langue que leurs aînées. L’idée d’un développement de la langue et de la culture occitane est plébiscitée (87% dans le Cantal). La demande sociale concernant l’enseignement, la diffusion d’émissions télévision et radios est largement majoritaire sur toute la région (60%).

Pour autant, les institutions n’ont pas bougé. Aucune émission en occitan à France 3 Auvergne malgré de nombreuses campagnes, des centaines de délibérations des communes auvergnates et 6000 cartes postales envoyées au CSA depuis dix ans. Suppression de la seule petite émission de France Bleu Pays d’Auvergne. Liquidation progressive de ce qu’il reste d’enseignement à l’Université, dans les lycées, dans les collèges.

Pour l’IEO: « Les collectivités locales, elles, évoluent. Le Conseil Général du Cantal a renouvelé une convention triennale avec les associations en légère progression budgétaire. (15 000 € /an). Le Conseil régional a mis en place une convention triennale (40 000 € à 50 000 € / an en trois ans). Ces conventions ne concernent que l’accompagnement des projets associatifs d’action culturelle. Les collectivités ne s’engagent pas dans l’action institutionnelle directe ni dans une politique linguistique. Or, « on n’enrayera pas le défaut de transmission de la langue occitane sans une véritable politique linguistique mesurée au nombre de locuteurs et à son évolution. » disent les associations. »

Pou l’IEO la période est à un tournant institutionnel avec l’inscription récente dans la constitution des langues régionales et la ratification de la convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine immatériel. De nouvelles perspectives se présentent avec la promesse du gouvernement en 2008 d’un projet de loi pour 2010 et la perspective d’une loi réformant les collectivités locales et précisant leurs compétences, sans doute après les élections régionales.

Les associations réclament une loi qui permette d’assurer une offre d’enseignement pour toutes les populations concernées, une diffusion sur les média, un cadre pour la formation des enseignants et de tous les métiers nécessaires au développement culturel et linguistique, des mesures pour la création artistique. Elles estiment que la loi sur les collectivités doit confirmer la compétence de toutes les collectivités territoriales en matière de langue.

En attendant certaines collectivités agissent en saisissant l’Etat pour des conventions donnant un cadre à l’enseignement des langues (loi Fillon) ou par des politiques volontaristes de développement linguistique à l’image de ce qui se fait en Pyrénées atlantiques. « Le développement de la langue occitane ne se fera pas sans intervention de la puissance publique. Que deviendrait le français s’il ne disposait pas de radios, de télévisions d’enseignement ? Or c’est à ce traitement qu’ont droit les autres langues de France. »

L’IEO lance un appel au rassemblement : Institut d’études occitanes du Cantal, Félibrige d’Auvergne, Centre culturel occitan Norib, Centre Régional des enseignants d’occitan (CREO), Lo Convise, Calandreta del vernhat, ACEOC, Carladés-Carladez, CDMDT Cantal, L’Ostal del libre avec le soutien de la société Sirventés. Un car partira d’Aurillac le 24 octobre au matin à 7 h 30, Place de la paix.

Renseignements:
Réservation IEO
: 04 71 48 93 87. Un autre déplacement collectif est envisagé depuis St Flour.
Contact CDMDT 15 : 04 71 60 98 96

Photo: IEO

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